dimanche 22 septembre 2013



 Je me demande toujours si on ne vient pas d'abord au Grand Palais pour contempler sa large verrière, gigantesque araignée de fer et de verre qui laisse tomber la lumière du jour entre ses griffes.


 Quoi qu'il en soit, elle recueillait ce mois-ci sous son monumental abdomen le Salon des métiers d'art et de la création, l'occasion de se confronter à une autre conception du temps et du travail, où les termes productivité, rentabilité et rendement n'ont plus lieu d'être.


 Art et artisanat ne s'affrontent plus, laissent voir le travail de la matière sans discrimination académique, ni frontière géographique.






Vendredi 9 août 2013

S'appliquer à manger bien, consommer mieux
Cueillette de la Grange - Coubert


 Il est de plus en plus difficile de manger simplement : les produits transformés industriellement occupent plus de place dans les rayons que les matières premières. On trouve des fraises en mars, mais du raisin en juin, comme une nécessité d'être en avance tout le temps, dans une course contre la montre incessante et dépressive. 
 La production hors sol, les produits chimiques de synthèse, le transport aérien (récolte avant maturation) dénaturent le goût et l'aspect des produits, alors que l'industrie des arômes alimentaires artificiels est en plein essor.
L'agriculture biologique n'est pas non plus une solution toute trouvée : dans un souci de rentabilité, les magasins spécialisés font souvent venir de loin les fruits et légumes, complètement sourds aux principes premiers du bio. Il reste très difficile de trouver une tomate qui a du goût.
Face à tant de mauvaise volonté de la part des revendeurs, j'ai eu envie d'aller cueillir moi-même mes fruits et légumes, de saison, à trente kilomètres de chez moi. Un beau matin de juillet, alors que débute à peine la vraie saison des vraies tomates, je suis allée visiter la Cueillette de la Grange, à Coubert.




 Comme dans un grand jardin, on vient cueillir ce dont on a besoin.  Les prix sont affichés devant chaque champ. Plus la récolte nécessite de travail, plus le prix est intéressant par rapport à ce qu'on trouve dans le commerce : les fruits rouges, par exemple, extrêmement coûteux en magasins, se vendent quatre à cinq fois moins cher.

 En général, les cueillettes suivent un programme d'agriculture raisonnée. Visiblement ici peu de désherbant et d'insecticide : des compteurs d'insectes sont disposés près des plants, quelques chardons grandissent chez les framboisiers, un peu d'orties dans les cassissiers. Et tout est planté en pleine terre.


 Les fruits et légumes étant de très bonne facture (on trouve aussi des fleurs), comme l'écureuil, j'ai rapporté de quoi tenir pour l'hiver : tomates, aubergines, framboises, etc., transformés en coulis,  sauces, ratatouille, caponata, caviar d'aubergine et confitures déglaceront les grand frimas d'hiver.

 En attendant, rien n'empêche d'en profiter dès maintenant :


La recette
(4 personnes)
Préchauffer le four à 190°C.
Préparer la polente comme indiqué sur l'emballage. Quand elle est cuite, saler, poivrer, incorporer le parmesan râpé et bien mélanger.
Il faut ensuite l'étaler sur une épaisseur d'1,5cm et la laisser refroidir.
Couper les tomates en tranches, les disposer sur une plaque, saler, et disposer les branches de romarin dessus. Enfourner pour une quinzaine de minutes.


Emincer les oignons, faire revenir dans une poêle avec un peu d'huile d'olive, assez furtivement pour qu'ils restent croquants. Réserver.
Quand la polente a refroidi, la découper en quatre parts (avec un emporte-pièce) et les faire dorer un peu au four.
Enfin, sur chaque part de polente, dresser les oignons puis recouvrir avec les tomates sortant du four. Arroser d'huile d'olive et donner un tour de moulin à poivre.


Pour trouver une cueillette (dans le Nord et en Ile de France), on cliquera ici : chapeaudepaille.fr


Mardi 6 août 2013


Léonard de Vinci
Projets, dessins, machines

 On pense souvent que Léonard de Vinci n'est l'homme que d'une seule femme, d'un seul tableau, et qu'il somnole au Louvre depuis la nuit des temps. Pourtant, chercheur insatiable, inventeur versatile, il a sondé de nombreux domaines, approfondi les recherches d'autres avant lui, interrogé les sciences, les arts, la nature et les Hommes, en laissant flotter autour de lui, encore aujourd'hui, un mystère fascinant, l'aura d'un mythe impérissable.


L'exposition de la Cité des Sciences éclaire bien le caractère visionnaire et curieux de l'humaniste barbu en donnant du relief à ses dessins et croquis de machines, alors que très peu d'entre eux ont dépassé le stade de l'ébauche de son vivant. L'amplitude du génie de Léonard prend toute son aise en trois dimensions.





Moins spectaculaire mais révélateur de l'esprit de Léonard de Vinci, la salle consacrée aux recherches technologiques actuelles dans le domaine du biomimétisme révèle quelques travaux en cours, comme l'idée de faire nager des robots comme des anguilles en les dotant d'un système de repérage analogue.
Il y a cinq cents ans, il avait déjà l'idée que l'homme trouverait de nombreuses inspirations dans la nature.

"Bien que la subtilité humaine produise des inventions variées qui par des moyens différents concourent à une fin identique, elle n'en découvrira jamais de plus belles, de plus simples, et de plus directes que celles de la Nature où il n'y a aucune lacune."
Léonard de Vinci, Quaderni IV






Mercredi 17 juillet 2013

Déjeuner sur les bords du Canal de l'Ourcq
Muffins au pesto de basilic


Pour fuir la vie parisienne, son bruit et sa fureur, on peut s'en éloigner un peu et lui préférer les rives du canal de l'Ourcq. Construit dans le premier quart du XIXème siècle pour améliorer l'alimentation de Paris en eau potable, courant de Mareuil sur Ourcq au bassin de la Villette, ses rives dressent à présent l'élégant décor d'une partie de campagne.


Préchauffer le four à 180°C.
Préparer le pesto : mixer les feuilles du basilic + le parmesan + les amandes + l'ail + l'huile d'olive.
Dans un récipient, battre les 3 oeufs, puis incorporer la farine et la levure.  Ajouter le pesto, puis le lait, saler/poivrer, bien mélanger.
A mettre au four dans de petits moules pour une douzaine de minutes.



Dimanche 23 juin 2013


Les bords de Loire


Se laisser glisser sur l'eau, délaisser la terre ferme, suivre des yeux le vol du héron, de la sterne, et contempler, tout autour, les rives du fleuve.




Et puis, juste au dos de l'une des îles sauvages qui semblent voguer sur la Loire, surgit le château de Moncontour que Balzac avait longtemps convoité, adossé au flanc de Vouvray.  
 

Lorsqu'on remet pied à terre, déambuler dans les rues de la ville et parmi les vignes qui s'étendent à perte de vue. Laisser le soleil revenir, grimper tout en haut de la colline, et de là, contempler l'horizon dans lequel se prélasse la Loire, paisible en cette fin d'après-midi.




"Dans le lointain, l'oeil ne rencontre d'autre bornes que les collines du Cher, dont les cimes dessinaient en ce moment  des lignes lumineuses sur le transparent azur du ciel. A travers le tendre feuillage des îles, au fond du tableau, Tours semble, comme Venise, sortir du sein des eaux. Les campaniles de sa vieille cathédrale s'élancent dans les airs, où ils se confondaient alors avec les créations fantastiques de quelques nuages blanchâtres."

Balzac, La femme de trente ans, 1842


Vendredi 24 Mai 2013


L' Écume des jours, Michel Gondry
Du jazz dans les nénuphars


Qu'il peut être désappointant de confronter ses rêves à la réalité! Boris Vian, idole absolue, innovateur protéiforme, adapté par Michel Gondry? Mes yeux brillaient déjà.
Je ne me suis pas précipitée pour le découvrir, j'ai refusé de lire les critiques ou d'entendre tout ce qu'on pouvait m'en dire pour garder intacte l'éventualité d'un éblouissement. Et puis j'y suis allée.


L’Écume des jours, c'est un roman d'amour, avec du jazz et de l'amitié dedans. C'est l'écriture toute particulière, poétique et fertile de Boris Vian.
Colin aime Chloé sur fond de jazz; Chick aime Alise sous l'égide d'une certaine philosophie existentialiste; Nicolas aime Isis sur un air de Biglemoi. Ça paraît joli d'abord, mais lorsqu'un nénuphar s'installe dans le poumon de Chloé, tout déraille, une forte amertume nous prend à la gorge.
C'est très sensible dans le film, qui perd ses couleurs au fil du temps.


Il a été difficile d'entrer dans le film. Les acteurs sont mangés par les décors hyper élaborés, admirablement trop bricolés. Romain Duris cherche le ton, chacun semble s'étonner du monde dans lequel il évolue, alors que chez Boris Vian, il est tout à fait naturel de se découper les paupières chaque matin (mais oui : chaque jour porter un regard neuf sur les choses), d'assommer une sonnette trop stridente qui court sur les murs et de voir déambuler chez soi une souris dans sa mini-voiture. 


 Les gens rient de temps en temps, je me crispe. Pourquoi ça ne prend pas? Pourquoi le nuage qui survole Paris ne m'emporte-t-il pas? Pourquoi n'a-t-on pas laissé le rôle de Colin à Gad Elmaleh? Pourquoi est-ce que je suis en train de me poser toutes ces questions au lieu d'apprécier le film?
Et puis, finalement, le rythme décousu, fait d'accélérations saccadées et de lenteurs prononcées ressemble de plus en plus à un air de jazz : je me détends. 


 Alors qu'à l'écran, tout s'assombrit, se recroqueville et se rétracte, le film prend une autre dimension, moins laborieuse, plus inspirée, plus dense. Je reconnais plein d'endroits parce que je les ai déjà rêvés : la patinoire, la maison de Colin qui rétrécit, le bureau du professeur Mangemanche, l'usine à fusils, les conférences de Jean-Sol Partre... 


En quittant le cinéma, je ne sais plus quoi penser. Il me semble que Michel Gondry n'a pas abîmé le livre de Boris Vian : il est quand même parvenu à traduire visuellement son univers chorégraphié. Je crois qu'ils s'entendraient bien tous les deux, dans la vraie vie.
Même si tout ne m'a pas convaincu dans le film, s'il manque un peu de la grâce et de la profondeur du livre (Vian porte un regard critique sur les valeurs mercantiles de la religion, le travail déshumanisé, la médecine aveugle, l'euphorie idéologique égocentrique..., qui ne se révèle vraiment qu'à la fin du film), j'aime trop le travail de Michel Gondry et l'univers de Boris Vian pour avoir été déçue par cette adaptation.


 
    "-C'est Colin, dit Isis. Colin, je vous présente Chloé...
COlin avala sa salive. Sa bouche lui faisait comme du gratouillis de beignets brûlés.
-Bonjour! dit Chloé...
-Bonj... êtes-vous arrangée par Duke Ellington? demanda Colin...
Et puis il s'enfuit parce qu'il avait la conviction d'avoir dit une connerie."   

 




 
 
 
 

Jeudi 9 Mai 2013


Églantine, qui écrit si bien sur la musique post-rock sur son blog Totoromoon, m'a décerné à son tour un Liebster Award, dont le but est de faire découvrir de nouveaux blogs et de nouveaux horizons.



Les règles du jeu :
-Répondre aux 11 questions posées par Églantine.
-Raconter 11 anecdotes me concernant.
-Taguer un autre blog en posant à nouveau 11 questions.
 

Les questions
1. Pourquoi as-tu eu envie de créer ton blog ? Je suis persuadée qu'on peut faire plein de choses pour améliorer l'ordinaire, j'avais envie de les partager.

2. Quel est ton groupe ou musicien préféré ? Brigitte. J'adore tout ce qu'elle font. Et aussi ce qu'elles ne font pas.

3. Si tu partais sur une île déserte, qu’emporterais-tu avec toi ?
Des livres, des livres, des livres...

4. Quel est ton plat favori ? Si vraiment je dois en choisir un, le risotto. On peut faire passer énormément d'émotions dans un risotto.

5. Quelle est ta dernière lecture ? Je viens de terminer Les Inséparables, de Marie Nimier. Une belle découverte.

6. Ville ou campagne ? Campagne. Je ne suis pas contre la campagne en ville, et la ville à la campagne.

7. Mer ou montagne ? La mer, l'océan, le large. C'est tellement mystérieux!

8. Musique live ou baladeur MP3 ? MP3. Je l'emmène partout, et je m'évanouis dans les concerts.

9. Quel est l’endroit où tu te sens le mieux ? Il y en a plein, mais si je devais encore n'en choisir qu'un, ce serait : le Télégraphe, un endroit à l'abri de tout.

10. Que ferais-tu si tu gagnais au loto ? ça ne risque pas de m'arriver, je n'ai jamais joué; mais je partagerais et je ferais 15 fois le tour de l'Italie.

11. Quelle est ta citation ou ton dicton favori ? Les plus belles citations, à mon sens, sont celles d'Albert Einstein, c'est impossible de n'en choisir qu'une. C'était aussi un philosophe, un très grand aphoriste :

"Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue."

"L'imagination est plus importante que le savoir."

 "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire."



 Mes 11 anecdotes
-J'ai terriblement peur des requins. Je ne peux pas regarder un film qui se passe sous l'eau, ni toucher une image avec un requin. 

-Dans mes placards, on trouve pléthore de chaussures à talons. Mais je ne marche qu'à plat.

-Je ne suis pas superstitieuse, j'ai un chat noir.

-J'ai aussi très peur de l'avion. Mais vraiment très peur.  

-Quand on m'a dit que le Père Noël n'existait pas, j'ai lutté pour y croire encore, et j'ai gagné quelques mois.

-Je peux lire plusieurs livres à la fois. J'en ai toujours 3 ou 4 en cours.

-Je suis incapable de tuer une mouche. Dans une piscine, je passe mon temps à sauver les bêtes qui tombent dedans.

-Je procrastine à mort.

-J'adore l'Italie. Dès que je passe la frontière, tout change de couleur.

-Je n'ai jamais pleuré devant un film. Je ne comprends pas pourquoi.

-Quand j'étais petite, je pensais que mon papa avait construit le ciel.
  
Et maintenant, je tague le blog de...
Noémie, qui fabrique de très beaux vêtements et des bijoux aux accents japonisant. Elle présente son travail sur Néomie.
Hélène, qui ramène des tissus de ses voyages à Londres ou New-York pour les transformer en chaussons pour bébés, pochettes et autres petites merveilles. Elle raconte tout ça sur Fée Home.

Les questions que j'ai envie de leur poser :
1. Quelle est la recette que tu maîtrises le mieux?
2. Ce que tu adores faire quand il pleut?
3. Qu'est-ce qui te rend nostalgique?
4. Une destination qui te fait rêver?
5. Le truc le plus dingue qui te soit arrivé en voyage?
6. Un livre que tu n'as jamais pu terminer?
7. Un truc que tu détestes manger?
8. Ta station de métro préférée? Hahaha!
9. Qui réunirais-tu à un dîner parfait?
10. Le moment où tu détestes ton chat?
11. Qu'est-ce qui est le plus eco-friendly en toi?        

Et je vous encourage à visiter le blog d’Églantine, si doux pour vos oreilles, en cliquant sur l'image :