Vendredi 9 août 2013

S'appliquer à manger bien, consommer mieux
Cueillette de la Grange - Coubert


 Il est de plus en plus difficile de manger simplement : les produits transformés industriellement occupent plus de place dans les rayons que les matières premières. On trouve des fraises en mars, mais du raisin en juin, comme une nécessité d'être en avance tout le temps, dans une course contre la montre incessante et dépressive. 
 La production hors sol, les produits chimiques de synthèse, le transport aérien (récolte avant maturation) dénaturent le goût et l'aspect des produits, alors que l'industrie des arômes alimentaires artificiels est en plein essor.
L'agriculture biologique n'est pas non plus une solution toute trouvée : dans un souci de rentabilité, les magasins spécialisés font souvent venir de loin les fruits et légumes, complètement sourds aux principes premiers du bio. Il reste très difficile de trouver une tomate qui a du goût.
Face à tant de mauvaise volonté de la part des revendeurs, j'ai eu envie d'aller cueillir moi-même mes fruits et légumes, de saison, à trente kilomètres de chez moi. Un beau matin de juillet, alors que débute à peine la vraie saison des vraies tomates, je suis allée visiter la Cueillette de la Grange, à Coubert.




 Comme dans un grand jardin, on vient cueillir ce dont on a besoin.  Les prix sont affichés devant chaque champ. Plus la récolte nécessite de travail, plus le prix est intéressant par rapport à ce qu'on trouve dans le commerce : les fruits rouges, par exemple, extrêmement coûteux en magasins, se vendent quatre à cinq fois moins cher.

 En général, les cueillettes suivent un programme d'agriculture raisonnée. Visiblement ici peu de désherbant et d'insecticide : des compteurs d'insectes sont disposés près des plants, quelques chardons grandissent chez les framboisiers, un peu d'orties dans les cassissiers. Et tout est planté en pleine terre.


 Les fruits et légumes étant de très bonne facture (on trouve aussi des fleurs), comme l'écureuil, j'ai rapporté de quoi tenir pour l'hiver : tomates, aubergines, framboises, etc., transformés en coulis,  sauces, ratatouille, caponata, caviar d'aubergine et confitures déglaceront les grand frimas d'hiver.

 En attendant, rien n'empêche d'en profiter dès maintenant :


La recette
(4 personnes)
Préchauffer le four à 190°C.
Préparer la polente comme indiqué sur l'emballage. Quand elle est cuite, saler, poivrer, incorporer le parmesan râpé et bien mélanger.
Il faut ensuite l'étaler sur une épaisseur d'1,5cm et la laisser refroidir.
Couper les tomates en tranches, les disposer sur une plaque, saler, et disposer les branches de romarin dessus. Enfourner pour une quinzaine de minutes.


Emincer les oignons, faire revenir dans une poêle avec un peu d'huile d'olive, assez furtivement pour qu'ils restent croquants. Réserver.
Quand la polente a refroidi, la découper en quatre parts (avec un emporte-pièce) et les faire dorer un peu au four.
Enfin, sur chaque part de polente, dresser les oignons puis recouvrir avec les tomates sortant du four. Arroser d'huile d'olive et donner un tour de moulin à poivre.


Pour trouver une cueillette (dans le Nord et en Ile de France), on cliquera ici : chapeaudepaille.fr


Mardi 6 août 2013


Léonard de Vinci
Projets, dessins, machines

 On pense souvent que Léonard de Vinci n'est l'homme que d'une seule femme, d'un seul tableau, et qu'il somnole au Louvre depuis la nuit des temps. Pourtant, chercheur insatiable, inventeur versatile, il a sondé de nombreux domaines, approfondi les recherches d'autres avant lui, interrogé les sciences, les arts, la nature et les Hommes, en laissant flotter autour de lui, encore aujourd'hui, un mystère fascinant, l'aura d'un mythe impérissable.


L'exposition de la Cité des Sciences éclaire bien le caractère visionnaire et curieux de l'humaniste barbu en donnant du relief à ses dessins et croquis de machines, alors que très peu d'entre eux ont dépassé le stade de l'ébauche de son vivant. L'amplitude du génie de Léonard prend toute son aise en trois dimensions.





Moins spectaculaire mais révélateur de l'esprit de Léonard de Vinci, la salle consacrée aux recherches technologiques actuelles dans le domaine du biomimétisme révèle quelques travaux en cours, comme l'idée de faire nager des robots comme des anguilles en les dotant d'un système de repérage analogue.
Il y a cinq cents ans, il avait déjà l'idée que l'homme trouverait de nombreuses inspirations dans la nature.

"Bien que la subtilité humaine produise des inventions variées qui par des moyens différents concourent à une fin identique, elle n'en découvrira jamais de plus belles, de plus simples, et de plus directes que celles de la Nature où il n'y a aucune lacune."
Léonard de Vinci, Quaderni IV